Les marques et l’illustration

Pour une marque, utiliser de l’illustration pour sa communication est un challenge. De prime abord, cela les attire. Puis elles abandonnent l’idée parce qu’elles ont peur de se tromper, d’être trop confidentielles. D’être marquées par la patte de l’illustrateur/rice. « J’ai peur que ça ne nous ressemble pas assez » « C’est peut-être trop segmentant »…

Et pourtant… De ce que je perçois, l’illustration apporte plus de chaleur, de proximité que la photographie, elle diffuse de manière plus incisive un esprit et une personnalité, elle marque mieux les esprits, elle est créative, concise… Elle est plus facilement utilisée dans la culture anglaise, il suffit d’aller voir la beauté des packagings exposés dans n’importe quelle boutique anglaise pour s’en rendre compte.  Et puis dans cette société de consommation en quête de sens et de proximité, quoi de plus touchant qu’un dessin, surtout s’il est fait à la main ?

Je l’ai expérimentée personnellement lors d’ateliers d’illustration en point de vente de luxe. J’étais envoyée par l’agence Cobalt Création chez Louis Vuitton, l’Artisan Parfumeur ou Penhaligon’s pour illustrer des cartes accompagnants les cadeaux achetés par le client, pendant les périodes de fêtes. Le client se voyait offrir ce service et pouvait me demander d’illustrer ce qu’il voulait.

A chaque fois, l’émotion était là : le client était profondément touché, tellement reconnaissant de recevoir un dessin personnel et exécuté devant lui. J’ai aussi fait des ateliers gravure ou dorure sur cuir dans le même contexte, mais l’émotion n’était pas aussi forte. Il manquait une touche de magie que seul un dessin peut apporter…


Je l’ai également expérimenté en travaillant en packaging et identité de marque pour une Maison d’Artisans en épicerie fine. Mon client souhaitait valoriser l’authenticité de ses produits, fabriqué dans un esprit de tradition culinaire française, avec un grand respect dans le choix des matières premières (origine, fraîcheur, qualité…). L’émotion dans ce cas est primordiale : une vielle maison de famille à la campagne, les confitures maison de ma grand-mère, le fromage acheté à la ferme voisine, les grandes vacances au vert et l’enfance… Il n’y avait pas meilleur choix que de travailler avec de l’illustration pour retranscrire ces univers.  

Illustrations de Myriam Le Barbier, crées pour l’Artisan Parfumeur et Penhaligon’s


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